Ce troisième opus des aventures de James Bond datant de 1964 est considéré comme marquant le début de la franchise « 007 » avec l’apparition de la mythique Aston Martin DB6, des gadgets sophistiqués, de la séquence d’ouverture indépendante et un premier tournage de la série aux États-Unis.
Dans cet épisode, le héros empêche un courtier de contaminer le stock d’or américain de Fort Knox avec une bombe nucléaire, le but de cette manœuvre étant bien évidemment de faire monter le prix de ses propres réserves stockées hors des États-Unis.
Sans avoir eu besoin de recourir à des moyens aussi extrêmes que dans le film, nous pouvons constater que le prix du métal précieux a atteint de nouveaux records en mai dernier. Nous tenterons dans cette nouvelle chronique de décrypter les raisons d’une telle évolution et allons voir qu’au regard de ses caractéristiques financières, les derniers sommets de l’or paraissent quelque peu surprenants et semblent refléter des anticipations un peu différentes des autres tendances observées actuellement sur le marché.
Les principales composantes de l’or comme placement
Tout d’abord, rappelons les différentes composantes de l’or comme placement :
- Tout d’abord, l’or est un actif réel dont la valorisation perçue et l’usage (industrie, bijoux, etc.) protège de l’inflation. Des études ont estimé que l’on pouvait acheter la même quantité de pain avec la même quantité d’or que dans la Rome antique.
- Ensuite, c’est un actif qui n’est pas ou que très faiblement rémunéré et qui présente un coût d’opportunité, à savoir le coût du stockage. Il ne participe pas à la croissance économique car il est difficilement mobilisable pour financer une entreprise.
- Enfin, c’est un actif sans contrepartie : il ne dépend pas de la capacité d’une économie à rembourser ou bien à maintenir la valeur d’un actif. C’est la conséquence du point précédent : l’or ne participe pas à la croissance mais n’est pas affecté par sa disparition.
L’or est donc un actif sûr mais faiblement rentable qui a pu être qualifié de « relique barbare » par un célèbre économiste français : Jacques Rueff. Il a également tendance à avoir un profil en « marches d’escalier » avec des mouvements forts puis plus rien pendant des années.
Les derniers sommets atteints peuvent surprendre
Au vu de ces caractéristiques, les derniers records surprennent un peu. En effet, le niveau élevé des taux courts devrait être pénalisant pour l’or qui voit son coût d’opportunité augmenter. De plus, c’est un actif qui est traditionnellement à la peine lorsque sa devise de cotation, le dollar US, se porte bien.
Il nous apparaît donc assez clair que les ressorts de la hausse du cours des métaux précieux sont plutôt à trouver dans la crainte d’une résurgence de l’inflation due à un trop grand optimisme des banques centrales et plus particulièrement de la réserve fédérale américaine. En effet, les annonces de baisses potentielles de taux apparaissent de plus en plus prématurées au regard de la persistance de l’inflation outre-Atlantique. Nous pourrions ajouter qu’à l’opposé du risque d’accélération inflationniste, l’or devrait également bien se comporter en cas d’accident inattendu sur les marchés qui forcerait les banques centrales à baisser leurs taux d’intérêt.
Notre positionnement sur l’or
Au travers de notre fonds Elkano Global Fund et des mandats que nous gérons, nous ne pouvons pas investir directement dans l’or physique mais il existe des solutions alternatives intéressantes.
Nous avons donc initié en mars des positions sur les mines d’or. Celles-ci sont sur des niveaux de valorisation intéressants après avoir connu trois ans de baisse et accusent un retard relatif comparée à l’or qui comme nous l’expliquions connait une dynamique très positive. Cette position s’avère d’ailleurs génératrice de performance depuis son entrée dans nos portefeuilles et nous pensons que ces dernières peuvent continuer à rattraper leur retard.
De plus, la possibilité d’une nouvelle accélération des cours des métaux précieux en cas de scénario non consensuel (accélération de l’inflation, potentiel accident de marché) ne fait que renforcer l’intérêt de ce placement qui a également un caractère défensif pour nos investissements.